29/08/2004
: Le film peut se résumer ainsi : "Une femme mariée
et séparée de son mari vit une belle relation avec
une lesbienne. Elles sont heureuses. Le mari, ne suppportant pas
la situation, invente une histoire abracadabrante pour venir vivre
dans le garage (et commencer à les faire chier). Un de ses
amis, genre bellâtre-hétéro se dit choqué
que cet homme soit traité comme un chien et lui propose de
l'aider à se conduire à nouveau en homme. Son plan
est simple : séduire la lesbienne pour que le mari éconduit
retrouve sa femme. Jusque là, rien de nouveau, que du cliché.
Là où ça dérape est lorsque le bellâtre,
éconduit par la lesbienne qui le traite de blaireau, décide
de donner une "punition à cette garce" (il faut
bien lui montrer qui est l'homme) : coups tordus, séquestration,
menace de viol, violence, manipulation, harcèlement et...
ça marche !!! La lesbienne qui était complètement
nunuche et archi-conne s'éprend de ce mec, et s'épanouit
enfin ! Et la femme mariée ? Elle vit à nouveau avec
son mari qui est assis, entre celle-ci et sa maîtresse, servi
par les deux femmes (et plan à trois sous-entendu !). "
Bon dis comme ça, ça ne semble peut-être pas
terrible. Pourtant, je me suis sentie profondément manipulée,
humiliée. Tout le film dégageait une haine violente
des lesbiennes masquée par un discours prétendument
ouvert, tolérant et je me suis fait avoir (toutes les lesbiennes
sont des connes frustrées, la réalisatrice nous l'avait
bien dit !). Il y a quelque chose de très pervers dans ce
film. Comme Boutin et les anti-Pacs qui déversaient des flots
de haine dans une ambiance festive, colorée.
Je manque de mots pour mieux le décrire car suis encore choquée;
La morale de ce film est "il n'y a pas de lesbiennes, juste
des bis qui s'ignorent : harcelez-les, violez-les, elles vous en
remercieront".
Abject !
Lorsqu'un
gay se fait brûler vif, la plus grande partie de la population
s'émeut, les politiques font quelques déclarations
(et rien d'autres) mais personne ne parle de cette homophobie
quotidienne qui, lorsqu'elle est doublée de sexisme, se
nomme lesbophobie.
Des lesbiennes, tous les jours, se font harceler, agresser par
des hommes qui tentent de les rendre hétéros, allant
parfois jusqu'au viol ! Et ce film cautionne cela ! Comment, dans
un contexte lesbophobe, passer à côté de cet
aspect ?
Attendrons-nous qu'une lesbienne soit violée et brûlée
pour protester ?
Mule Retive
|